Les Amis

Ils sont nombreux, ils ont été nombreux, ils le sont devenus avec le temps ;
parfois ils ont disparu par éloignement ou par leur décès. En fait parmi des relations nombreuses, nous nous sommes attachés à quelques uns qui se sont imposés comme les plus proches.

Au cours de rencontres l’été en montagne, ça a été un rituel de nous retrouver chaque année à la belle saison dans des camps que nous organisions en Vanoise ou dans le Queyras, quelquefois dans les Pyrénées ou en Corse, une fois en Autriche, le plus près possible de hauts sommets que nous aimions escalader, souvent des 3000mètres, ou plus simplement les grands alpages autour de 2500 mètres, où l’on chemine en bordure de beaux lacs à l’eau claire et froide, là où l’air est d’une qualité exceptionnelle, à l’étage des massifs rouges de rhododendrons.

Le rite s’est répété avec une grande régularité, au début le groupe d’amis était réduit et nous trouvions refuge à la lisière d’un champ dont nous en avions demandé l’accès à son propriétaire: c’était le «camping sauvage»
l’eau était celle du torrent proche ou d’une fontaine voisine
et nous creusions des «feuillées », les toilettes qui nous évitaient d’ aller le matin, la pelle à la main, à la recherche de l’endroit idéal pour nous soulager, après une nuit d’ altitude.

Puis progressivement d’année en année, le groupe est devenu plus nombreux les enfants sont venus et les petits enfants. Nous occupions alors les installations plus confortables d’un camping. C’est la raison pour laquelle on trouve parmi ces figures d’âge varié, beaucoup d’enfants.

Nous avons eu des relations proches également avec nos collègues de travail, puisque nous étions l’un et l’autre, enseignants dans des Lycées et des Collèges.

Je ne parle pas des séjours plus ou moins rapides passés près de la forêt de Compiègne, à Strasbourg ou dans le Ternois, dans les premières années de notre activité.

J’insiste davantage sur la plus longue période où nous avons travaillé d’abord à Gap puis plus longuement à Aix-en-Provence, en suivant le fil de l’âge comme l’évoquait Giono et en même temps le fil de la Durance
pour vivre dans ces deux villes.

Ce sont des activités extra scolaires qui nous ont en particulier fait connaître des amis. Au Lycée Vauvenargues à Aix en Provence, un groupe s’est formé avec l’idée de s’exprimer comme acteurs de théâtre, à la fin Juin, des collègues se retrouvaient, costumés sur les planches. Des personnalités et des talents s’y sont affirmés, des femmes, des hommes, que l’on retrouve parmi ces dessins.

Des amis sont nés du voisinage, sur la route du Tholonet, au début de notre séjour à Aix, la famille Sanmarcos : le Grec de Calymnos et sa famille, Hélène leur fille apparaît ici à plusieurs reprises. À Celony, le lieu où nous avons fait construire notre maison, sur une parcelle vendue par Madeleine, la fille de Monsieur Pignatel. Cette maison, seule, au début, sur un champ de blé longé alors par le canal de Provence dont une « martelière », rythmait l’écoulement de l’eau, à l’air libre, interrompu dans l’année au moment de la période du « chômage ». L’écoulement de l’eau alors ne se fait plus et a nécessité la création d’un bassin, devenu ensuite la piscine des enfants d’amis et les nôtres. Maintenant le canal a disparu. Il est devenu souterrain. Le bassin aussi.

Nous avons empierré le chemin d’accès sur les « éteules », (les anciennes terres dénudées de céréales), avec des amis. La maison est entourée d’arbres nombreux que nous avons plantés, un cèdre est devenu géant, Il domine maintenant les maisons venues peu à peu s’ajouter à la nôtre. Un lotissement s’est formé.

Là sont venus de très nombreux amis que régalaient les créations culinaires de Ninette, la Maîtresse de maison.