Peindre, Dessiner

Peindre, Dessiner, c’est faire le vide de l’esprit à des préoccupations autres. Il est vrai que certaines pensées pèsent davantage. Comment avoir l’esprit libre avec, au pire, des vécus comme ceux de la Shoah ou simplement des sensations, des visions qui la concernent. Je crois que l’esprit humain a alors des limites impossibles à franchir.

J’ai remarqué cependant qu’à l’occasion de difficultés et de soucis ,certes moindres, le fait de prendre le pinceau ou le crayon et de m’y appliquer, estompait et faisait même disparaître les préoccupations en même temps que dans mon esprit, un bien être s’installait.

Se consacrer au dessin, à la peinture demande à faire des choix de vie, ou de bénéficier de circonstances favorables, parfois de les provoquer. A la limite il faut savoir éviter les distractions. Bien que les sorties soient toujours des surprises le plus souvent vivifiantes L’esprit sollicité par les escapades, les rodéos, les multiples curiosités qu’offre la vie ne peut pas s’immobiliser.

La peinture et le Dessin sont des Arts immobiles, il faut rester assis ou tout au moins dans l’attente, le regard fixé et la main prête au signe à tracer.

Il est vrai que Certains s’expriment différemment. Les Américains appellent «Action Painting» une autre façon de peindre, tout en mouvement, souvent spectaculaire quelquefois sous l’oeil de la camera, c’est le «dripping», la couleur que l’artiste fait couler sur la toile étalée sur le sol.

Et le résultat, c’est à dire l’Oeuvre peut être, elle aussi,, en mouvement comme les «Mobiles» de Calder, l’artiste américain. Ses sculptures que le vent anime. On l’appelle «l’Art cinétique.»

Pour certains, peu importe l’ambiance. Pour d’autres et j’en suis, le calme est nécessaire. Ce n’est pas un repli, c’est plutôt une bulle que ne pénètre pas l’agitation extérieure.

Pour moi un état d’esprit est nécessaire.
Être constamment à l’affût, d’une silhouette, d’ une attitude, d’une forme, d’un éclat ou d’une nuance colorés. les «Glaner» comme autrefois on ramassait les épis de blé restés sur les champs après la moisson, Ou seulement chercher à fixer dans la mémoire ces images perçues par le regard est une source de bonheur même si sur le moment, on ne peut les exprimer dans une forme que sont un dessin ou une peinture.

À ce propos, Ernst Junger, un écrivain allemand parle de «Chasses subtiles». C’est la quête constante de qui veut se consacrer à la Peinture et au Dessin, ou tout simplement de celles et ceux qui aiment se laisser happer par la vie, à travers le regard.